Ça c’est moi, Olivia. J’ai 20 ans. Je fais pas la gueule, mais j’ai une moue naturellement nonchalante. Vraisemblablement, j’ai l’air méchante, hautaine ou droguée. Mais souvent, je suis juste dans ma bulle, complètement en décalage avec ce qui m’entoure, ou alors terrifiée par l’environnement dans lequel je suis. Je n’ai rien d’odieux, rien de badasse, je vends pas de drogue, j’ai pas de guns ni de gros chien qui fait flipper. Je dis même bonjour parfois.
J’aime la musique.
Et le dessin.
Je dessine depuis que je suis petite, j’avais pris quelques cours vers l’age de 10 ans (ce genre de cours ou tu dessine ta chambre en perspective, ou que tu t’essaye aux natures mortes), mais sans vraiment pratiquer régulièrement. Par chance, mon vocabulaire et mon trait ont un peu évolués depuis. Saches que j’ai réalisé les illustrations au trackpad de mon ordinateur portable, donc l’indulgence quant à la qualité de ces dîtes illustrations est de mise.
Je vivais en Savoie depuis une dizaine d’années, et en 2014 je suis partie à Paris.
Une ville dans laquelle j’ai du mal à me sentir bien. Et là, j’ai toujours l’impression qu’un mec va arriver de nul part pour s’indigner, me frapper avec son tote-bag et me dire au combien j’ai de la chance d’habiter Paris, sans manquer de m’expliquer tout ce à quoi j’ai accès en vivant ici. Beurk.
Il faut dire que je m’y sens toujours un peu seule, perdue, parce-que tout est trop grand, tout est si impersonnel, je sais même pas si j’ai un voisin de pallier, je connais que deux lignes de métro, si je me ballade sur les Champs ou toutes autres avenues un peu trop fréquentées, après dix minutes je frôle l’apoplexie, ma tête tourne, le bruit m’épuise et j’aimerais me rouler en boule sur la chaussée, mais il pleut, parce-qu’ici il pleut tout le temps, donc je peux pas me rouler en boule sur le sol, puis j’aurais l’air vraiment bête, non je dois rentrer chez moi, mais prendre le métro m’est insupportable, tout ces gens m’oppresse, il faut que je rentre à pieds, et j’ai froid et je suis toute mouillée. #donnezmoiunxanax
La pâtisserie, j’ai commencé à en faire durant l’été de 2015. J’étais en vacances et par le plus grand des hasards je suis tombée sur un article parlant du concours MOF (concours du meilleur ouvrier de France) pâtissiers. Ce reportage mettait surtout en avant le processus de création, l’aspect artistique ainsi que tout l’investissement de ces pâtissiers dans leur métier, un investissement d’une vie. Ça m’a parlé, et lorsque je suis rentrée chez moi, je suis allée faire le marché et j’ai fais mon premier vrai dessert. Je crois que je m’en rappellerais toujours, c’était une soupe de fruits rouges (cassis, framboises et fraises) à la menthe, glace maison à la fraise, croûtons de pâte sablée à la fleur de sel et chantilly vanille. J’avais passé vraiment beaucoup d’heures à faire tout ça, je m’étais éclatée, et c’était une réussite. Je trouvais ça magique, le matin même j’avais mes fruits, ma crème, ma farine et mon sucre, et le soir un dessert dans l’assiette. Le lendemain j’ai fait un bannoffee revisité, mais je l’ai raté, alors le jour suivant j’ai recommencé, et j’ai réussis à obtenir ce que je voulais.
Et ça a continué, en fait je ne me suis plus arrêtée, la pâtisserie m’animais, je découvrais un nouvel univers, ce sentiment de frustration que j’éprouvais constamment s’envolait et peu à peu j’ai compris que malgré mes capacités d’apprentissage, j’avais un profond besoin de faire quelque chose de mes mains, de créer.
J’ai rapidement voulu en faire mon métier, de toutes les façons je ne pensais plus qu’à ça, je faisais des pâtisseries, je pensais pâtisserie constamment, je dessinais des pâtisseries. Et j’était si heureuse d’avoir ce truc, j’étais épanouie. Ça à changé ma vie, mais ce n’est pas propre à la pâtisserie, il parait qu’on appelle cela une passion, alors moi c’est ça mais toi ce sera peut être les sciences, le sport, la pêche à la ligne, le cinéma, le piano, le monde de Poudlard, l’acrobranche, le fromage fondu ou même la culture de cannabis. Ah non ça c’est pas bien.
Un an plus tard, donc en 2016, je commence à travailler, sans en avoir l’impression tant cela me plaisait. C’était cool, je restais tard dans le labo, j’avais beaucoup de chance d’avoir une certaine liberté, alors je venais parfois durant mes repos pour faire des essais tout en continuant à pâtisser chez moi.
Et puis, en mai 2017, drama, je quitte ce poste parce que je suis en désaccord et que la situation est inéluctable.
J’aurais aimé partir tel un rappeur et son drop the mic, ou simplement faire un gros TOZ et m’en aller en sautillant gaiement.
Mais je suis partie à contre-coeur, par raison, et j’ai mal vécue la situation. A 19 ans, tu réagis avec le recul d’une meuf de 19 ans, et pendant 2-3 jours j’était clairement en PLS, sanglotant toutes les larmes de mon corps, la boule au ventre en me disant que ma vie était foutue, que sans diplomes c’était fini, que j’étais une grosse bouse de vache suintante et que j’avais envie de mourir. Mais ce qu’il y a de bien quand tu as 19 ans (ou que t’es légerement borderline), c’est que ce genre de pensées, ça vient et ça part rapidement. Faut dire qu’après 72h à chialer, j’étais tellement sèche et épuisée que j’avais plus les forces pour m’imaginer le pire scénario de ma vie que je venais sois-disant de foutre en l’air. J’ai retrouvé un peu de lucidité, je me suis demandé si je devais avoir pitié de moi et ma réaction d’enfant, mais au final, ce mépris je ne l’avais pas à mon égard.
En juin 2017, j’ai commencé ce blog, parce-que même si je ne travaillais plus je continuais à m’entraîner assidûment chez moi. Et pourquoi pas partager mes recettes? Deux-trois-clics, un nom de domaine originale (Ok OliviaPâtisse c’est tellement pas recherché, mais « petit pain d’épices et graines de courges », très peu pour moi). Et en attendant de passer mon CAP, et de faire quelque chose de ma vie (bien que j’ai déjà l’impression d’en faire quelque chose, mon compte en banque n’est pas du même avis. Dure vie, j’aurais aimé être rentière.) et bien je fais des gâteaux, je les prends en photos, je publie les recettes, je dessine un peu, je touche au code et à l’informatique, j’apprends pleins de choses, et j’essaie de profiter, et de ne pas paniquer.
Edit d’octobre 2018: Je n’ai pas passé mon CAP.
Et tu sais quoi, quand j’ai écrit ce qui suis-je il y a un an, je savais déjà que je ne m’y présenterai pas. Sauf que je ne me l’avouais pas encore vraiment, alors j’allais pas le dire ici. J’espérais secrètement que mon courrier d’inscription se soit perdu et que je ne reçoive jamais de convocation. Mais pourquoi? J’avais vraiment pas envie et j’ai le recul nécessaire pour te dire que posséder ce diplôme n’est en rien un facteur décisif pour bosser en pâtisserie, ni une garanti sur la qualité de ton travail. Enfin ça c’est la partie glorieuse (mais vrai) car il y a aussi ma perpétuelle peur de l’échec, du jugement et de l’environnement scolaire. Moins stylé. Mais pas catastrophique, car ça n’a fait que me diriger plus rapidemment vers le chemin que je désirais emprunter.
J’ai pas passé le cap, non, j’ai investi mon temps dans l’élaboration d’un modèle économique pour vivre de mon contenu sur internet. Et ça fonctionne. Modestement et lentement pour le moment, mais ça fonctionne. Et je suis fière de moi, de mes décisions, même si elles sont parfois guidées par la peur.
Bref, tout ça pour dire: Nique le salariat et les diplômes. Hein, non, pas du tout. Simplement que moi ça m’épanouie beaucoup.
La pâtisserie, c’est tout ce que j’ai. La création de recettes, les photos, le partage… sont les seules choses qui me font vibrer. Je ne sais faire que ça. Et à coté j’ai pas grand-chose… Donc c’est très précieux. Et alors l’entrepreneriat, c’est un peu car je refuse de prendre le risque de retravailler pour quelqu’un qui exploiterait à mal ce qui m’anime, ce pour quoi je suis faite, ce en quoi je suis douée. Et sur un plan un peu plus pratique, gérer ses horaires, son planning etc, c’est plutôt agréable. 😉
Plus que l’amour des gâteaux, je veux partager l’amour de FAIRE des gâteaux.
Voilà, je termine ce petit update là-dessus et te laisse avec la suite que j’avais écrite (je n’ai pas envie de retoucher au texte, je l’avais écrit avec tant de sincérité et je l’aime bien). Fin de l’édit.
Souvent, j’ai du mal à apprécier ce que je fais dans le temps. Je suis consciente que je suis jeune et que tout est encore tellement perfectible. Mais ça m’angoisse terriblement, la perfection. La mienne, elle me bouffe autant qu’elle m’attire, et même si j’y renonce elle me poursuis, partout. Comment ils font tous ces gens qui mettent « perfectionniste » dans la colonne des qualités? C’est pas une qualité, c’est juste l’horreur.
Malgré ça, et bien j’autorise à ce blog la légitimité d’exister. Même s’il est problable que dans 3 ans je le regarde comme on regarde son skyblog de 2007, ou ses vieux posts facebook… (Tu sais, en se demandant qu’est ce qu’il pouvait bien nous passer par la tête à ce moment là, et à quel point on était à chier…)
De ce fait, ici, les photos ne sont pas parfaites, mes dessins ne sont pas parfaits, ma rédaction ne l’est pas et mes gâteaux non plus. Mais ce blog, là maintenant, c’est celui que je consulterai volontiers, sur lequel j’irais chercher des recettes, m’inspirer, parce que c’est ce que j’aime actuellement. Et je veux te laisser la possibilité de l’aimer aussi, en lui donnant une chance, en appuyant sur publier.
J’espère que tu en auras appris un peu plus sur moi, et que ça te plait, mais j’espère surtout qu’à la découverte des recettes tu auras envie de les refaire, et que tu les apprécieras.
Si tu veux me suivre d’un peu plus près, parce-que t’as regarder un peu le blog et que tu aimes bien ce que je fais, tu peux me retrouver sur mes différents réseaux sociaux et t’abonner.
Olivia Haim.
À bientôt.